Évaluations sur site
L’étude
De configuration rurale, la Basse-Normandie compte 1814 communes dont plus des deux tiers ont moins de 500 habitants. Afin d’établir des orientations stratégiques pour l’implantation puis le développement de politiques de gestion de la préservation, il a été considéré comme nécessaire de s’appuyer sur des données précises. Le peu de transversalité à ce jour entre les différents services patrimoniaux et l’absence de données standardisées, rendaient difficiles les analyses globales ; c’est pourquoi il a été décidé de conduire une étude dont les grands axes sont présentés ici.Cette étude a été conçue pour se dérouler en plusieurs phases. Engagée en avril 2000, elle se poursuit actuellement sous d'autres formes. La première étape a consisté en la réalisation d’une enquête auto administrée ; la seconde consistait en une phase d'évaluations sur site.
Première étape de l'étude : réalisation d’une enquête auto administrée (2000-2003)
Destiné à toutes les institutions ou collectivités responsables de la conservation du patrimoine mobilier, ce questionnaire a été envoyé à 2080 institutions et collectivités territoriales.
Les objectifs de cette enquête étaient principalement :
- l’identification des lieux de conservation et la typologie des objets, en vue d’une seconde phase d’évaluation plus précise sur l’état de conservation matériel de ce patrimoine mobilier ;
- la connaissance des besoins exprimés par les institutions et collectivités territoriales en terme d’information et de formation dans le domaine de la conservation des biens culturels.
L’enquête visait à mesurer la perception qu’ont de leur patrimoine mobilier les personnes interrogées.
Il en est ressorti les constats généraux suivants :
- en Basse-Normandie, des collections publiques de typologies variées sont très présentes et très dispersées sur l’ensemble du territoire : beaucoup d’entre elles ont été jugées vulnérables ;
- un grand nombre des personnes interrogées souhaite mieux conserver le patrimoine dont elles ont la charge mais elles rencontrent les difficultés suivantes : manque d’information, manque de personnel qualifié et manque de moyens ;
- l’absence d’inventaires exhaustifs aussi bien dans les institutions à vocation patrimoniale que dans les collectivités. Or il est difficile de concevoir des plans de prévention et de gestion pour des institutions ou des collectivités qui ne connaissent pas, ou de manière incomplète, leur patrimoine mobilier.
Les résultats de cette enquête ont été publiés en 2003 : télécharger le pdf "Résultats de l'enquête sur l'état de conservation matériel des biens culturels mobiliers du patrimoine public de Basse-Normandie"
Deuxième étape de l'étude : Réalisation des évaluations "une journée - un site" (2002-2009)
Le nombre élevé de réponses obtenues (25,3%) et les souhaits, exprimés par 193 institutions patrimoniales et collectivités, de participer à la seconde phase de l’étude « Connaître plus précisément l’état de conservation matériel du patrimoine mobilier », nous ont incité à développer un outil spécifique qui permettrait de faire une évaluation globale en une journée par site.
Par « site », il est entendu :
- institution patrimoniale : ensemble du patrimoine mobilier conservé dans les différents bâtiments constitutifs de l’institution patrimoniale ;
- commune : ensemble du patrimoine mobilier présent dans les différents bâtiments communaux.
Les sites retenus dans le cadre de l’étude étaient représentatifs du contexte régional et devaient permettre l’extrapolation des résultats à l’ensemble de la Basse-Normandie.
Les choix opérés ont été effectués à partir de la répartition géographique, la taille des communes, les types de biens culturels conservés et, enfin, la présence de personnel scientifique ou non.
Entre 2001 et 2007, 57 sites ont fait l’objet d’une évaluation. Chaque site évalué a donné lieu à un rapport personnalisé présentant le bilan détaillé de l’évaluation.
Les évaluations sur sites visaient les objectifs suivants :
- identifier et caractériser l’état de conservation matériel du patrimoine mobilier ;
- quantifier en terme de moyens humains et matériels les actions concrètes de conservation préventive ou curative et de formation à initier avec l’ensemble des partenaires institutionnels en région.
À l’issue d’un premier travail d’élaboration de la méthode de collecte, une typologie de patrimoine mobilier concernée par l’évaluation a été définie :
- peintures,
- textiles,
- céramiques et verres,
- métal,
- sculptures et mobilier,
- patrimoine documentaire,
- photographies et arts graphiques,
- objets composites et ethnographiques,
- naturalia.
Pour chaque type d’objets et/ou de matériaux, il a été fait appel à des spécialistes en conservation-restauration.
Les formulaires d’évaluation ont été conçus pour permettre d’établir un premier diagnostic. Ces champs d’analyse concernaient les trois points suivants :
- recensement des indicateurs de risques qu’ils soient soudains ou lents : risques associés au territoire et à l’édifice, risques liés à l’environnement immédiat des biens culturels, aux infestations et aux contaminants biologiques ;
- état de conservation matériel du patrimoine mobilier ;
- définition des actions prioritaires à mettre en œuvre en vue d’améliorer la préservation du patrimoine mobilier.
Un premier bilan de cette seconde étape ainsi que les préconisations quant aux actions à conduire ont été publiés en 2006 : télécharger le pdf : "Bilan & préconisations - étude de l'état de conservation matériel des biens culturels mobiliers du patrimoine public de Basse-Normandie"
Les suites de l'étude
D'autres évaluations ont été menées depuis 2009.
Des expertises plus précises, des formations, des chantiers-écoles et des chantiers des collections ont été mis en place en coopération avec les institutions demandeuses afin de mener des campages de marquage, de récolement, d'emballage et reconditionnement, de constats d'état, etc.. et ceci sur divers types de collections.
Le projet Naturalia est une déclinaison de cette étude, centrée sur les collections d'histoire naturelle, mais toujours avec une vision sur l'ensemble du territoire régionale.
